Brahms - Warum ist das Licht gegeben dem Mühseligen

Johannes Brahms

Warum ist das Licht gegeben dem Mühseligen

op.74 Nr.1
Structure: 
  1. « Warum ist das Licht gegeben » 
  2. « Lasset uns unser Herz samt den Händen aufheben »
  3. « Siehe, wir preisen selig »
  4. Choral

De tous les motets de Brahms, le motet Warum s'appuie vraiment sur le style des motets de Bach, modèle si souvent invoqué et rend hommage de multiples manières à ce dernier, notamment par la dédicace à son premier biographe Philipp Spitta (également éditeur d’œuvres de Schütz et de Buxtehude), mais aussi avec l’utilisation du choral Mit Fried und Freud ich fahr dahin (dont Bach fait usage sa Cantate BWV 125, entre autres, et Buxtehude dans le Klaglied BuxWV 76), qui clôt l'œuvre  avec des harmonies recherchées. Le nom même du cantor y est chanté : si bémol-la-do-si bécarre pour B-A-C-H (sur le texte « die des Todes warten und kommt », dans la première partie). Cet enracinement dans un passé prestigieux ne fait pas pour autant de ces pages des œuvres rétrogrades ou des pastiches (contrairement aux Geistliche Chöre op. 37) ; le langage harmonique y est tout à fait moderne et l’expressivité véritablement romantique.
D’autre part, l’engouement pour la musique a cappella n’est pas étranger à la vogue des sociétés chorales (Liedertafel, Singverein, Singakademie, etc.) qui submerge l’Allemagne romantique, dans un idéal d’éducation populaire et de glorification tout à la fois de la musique et de l’âme allemandes. Pour Brahms, comme pour Schumann, l’écriture de ces œuvres est très liée à son expérience de direction de chœur ; les ensembles de Detmold et de Hambourg à la fin des années cinquante (au contraire des années de direction du Singverein de la Gesellschaft der Musikfreunde entre 1872 et 1875, où l’œuvre chorale marque un net recul) constituent pour lui des laboratoires d’expérimentations où il peut mettre à l’épreuve ses pages chorales nouvellement composées (« Comme mes connaissances pratiques sont minces ! Les répétitions de la chorale m’ont montré mes nombreux points faibles », s’écrie-t-il en 1858) et lui permettent d’acquérir la pleine maîtrise de ce style.
Sur des textes d'origines très diverses, Brahms organise une prière cohérente : lamentation de l'affligé (1.), prière (2.), espoir en la miséricorde divine (3.), et attente apaisée de la mort (4.). Composé pendant l'été 1877 à Portschach, donc contemporain de la Deuxième Symphonie, il reprend des éléments de la Missa canonica (WoO 18) de 1856 : Agnus Dei dans la première partie, Benedictus dans la deuxième, Dona nobis dans la troisième. 
 

Date de composition: 
1877
Création: 

8 décembre 1878 — Vienne

Nomenclature: 
chœur (SMATBarB)
Texte(s): 
Durée: 
10'