En chansons

En chansons

Chansons française du xxe siècle.
Hommage à Francis Poulenc

« En chansons » invite à découvrir au détour des très célèbres Chansons de Debussy, Ravel et Poulenc,
d’autres chansons, moins connues du public, de compositeurs français de la première moitié du xxe siècle.
Le tournant de siècle voit émerger un retour au goût français, notamment par la littérature. Alors amplement rééditée, la poésie ancienne (Villon, d’Orléans, Ronsard, Du Bellay) participe largement à ce renouveau, qui, par la suite, contribuera en partie au courant néo-classique.
Les compositeurs français de cette époque sont particulièrement attirés par cette littérature. Il est par exemple intéressant de constater que Poulenc, Honegger, Auric (pour le Groupe des Six) mais également Ravel, Schmitt, Caplet et Roussel, mettront tous en musique des textes de Ronsard.
Ce « retour aux sources » tire certainement son origine de l’actualité. Les grandes guerres (1870, 1914-1918, 1939-1945) réveillent la fibre patriotique et l’exacerbation des sentiments nationaux en Europe. En France,
Debussy se pose en défenseur d’un certain courant musical qui se veut national. De là provient son surnom « Claude de France ».
Aussi s’ajoute naturellement à cela la redécouverte des musiques des xve et xvie siècles et de la musique populaire française. La musique chorale et notamment la chanson polyphonique de la Renaissance (Des Prés, Janequin, de Sermisy, Le Jeune, Costeley, Certon, etc.) connaît alors un regain particulier. La chef d’orchestre et grande pédagogue Nadia Boulanger a pour une large part contribué à la reprise de ce répertoire grâce au rayonnement de son enseignement ainsi que par les interprétations réalisées avec son propre ensemble vocal. Les Chansons de Martinon et d’Auric lui sont d’ailleurs dédiées.

Le présent programme présente donc cette « nouvelle chanson polyphonique française », influencée par la littérature et et la musique des xve et xvie siècles ainsi que par la tradition populaire, en évitant une mise en parallèle avec les chansons polyphoniques de la Renaissance, en proposant plutôt une rétrospective de ce genre renouvelé à travers la première moitié du xxe siècle.

Deux axes structurent le programme. Un axe chronologique avec d’un côté, les œuvres écrites aux alentours de la Première Guerre mondiale par les précurseurs (Debussy et Ravel) et de l’autre, celles composées après la Seconde Guerre (notamment celles du Groupe des Six). Un deuxième axe, plus pertinent encore, propose une lecture par type de chanson.
D’une part, on peut regrouper les chansons directement influencées par la Renaissance : soit qu’il s’agisse d’une influence purement musicale (harmonisation de mélodie d’époque dans J’ay vu la beauté ma mie ou Les fleurs du chemin de Chailley) ou bien d’une influence stylistique : contrepoint ancien chez Auric, Poulenc et Debussy, modalité (Chanson épique de Ravel) et néo-grégorien (L’arbre de Paradis de Chailley) ; soit que les œuvres soient composées sur des textes anciens (Rondels de Charles d’Orléans pour les Chansons de Debussy et Le temps a laissé son manteau de Chailley, Chansons françaises d’Auric).
D’autre part, on trouve la chanson d’inspiration populaire (Huit chansons françaises de Poulenc, Trois chansons populaires corses de Tomasi) également présente dans les Trois chansons de Ravel et Martinon, où l’inspiration est clairement celle de la chanson enfantine (comptine).
Enfin, les textes de ces chansons se répondent à tour de rôle et recèlent le plus souvent un sens allégorique, que ce soit pour faire l’éloge de la beauté de la femme (Dieu ! qu’il la fait bon regarder !, Pour un chief d’œuvre, J’ay vu la beauté ma mie, Chanson épique), décrire un état de mélancolie morbide (Quant j’ai ouy le tabourin, Le jour m’est nuict, C’est grant paine) ou enfin peindre, à travers des tableaux champêtres (Chansons françaises, Nicolette) ou une personnification de la nature (Yver, vous n’estes qu’un villain, Le temps a laissé son manteau, Trois beaux oiseaux du Paradis), la victoire de la vie – du Bien, de la paix, de l’amour – sur la mort – le Mal, la guerre, la haine).

Programme

Claude Debussy

Jacques Chailley

Maurice Ravel

Chanson épique (extrait de Don Quichotte à Dulcinée)

Jean Martinon

Trois chansons (op.20)

Georges Auric

Francis Poulenc

Henri Tomasi

Informations

Production: 
chœur de solistes
Série: 
Musique française
Durée: 
1h15
Saison: 
2012-2013
Type: 
chœur a cappella
Public: 
Tout public
Disponibilité: 
fév 2013
Effectif: 
16 chanteurs
1 chef